Indian Talkies sur Ciné+ Classic Belgique
Synopsis
Un voyage à travers le Sud-Ouest de l'Inde à bord de l'un des derniers «Touring talkies», des cinémas ambulants qui ont longtemps été la seule source de divertissement.
Un drôle de camion peinturluré arpente les routes cahoteuses de la campagne indienne. Région du Sud-Ouest, Etat du Maharashtra, un des plus vastes et des plus peuplés de l'Inde. Dans le camion, un énorme projecteur allemand des années 1930 qu'Anouk et ses hommes bichonnent. Ils ont une mission : apporter le cinéma au fin fond des campagnes. Quand ils arrivent dans un village, c'est la fête. Il leur faut six bonnes heures pour installer le chapiteau sous lequel sera projeté le film du soir. Tout le monde aide, ça fait partie du spectacle. Certains villages se trouvent à une centaine de kilomètres d'une grande ville et beaucoup d'habitants ne sont jamais allés au cinéma. Anouk fait du porte-à-porte pour chercher les spectateurs. Cela nous vaut de drôles de dialogues : « Je n'ai pas besoin de ce divertissement, j'ai trouvé le grand bonheur universel. Je suis en paix avec moi-même et avec le monde », dit un sage en égrenant son chapelet, avant de se raviser : « Cela dit, si tu insistes, je viendrai ! » L'attrait du cinéma, seul divertissement pour ces villages isolés, est irrésistible ! Anouk, qui a repris l'affaire de son père, est pourtant philosophe : il sait que la concurrence avec la télé et Internet devient trop forte. C'est la fin programmée de cette belle aventure que le documentariste Thibault Férié a voulu saisir. Son film est mélancolique et capte avec délicatesse les derniers heures de gloire de ces forains du cinéma. — Anne Dessuant
Réalisateur : Thibault Férié
2012